mardi 13 octobre 2009

Santa Maria, Nina et Pinta

Hier, c'était Columbus Day. L'occasion de parler de Christophe Colomb aux enfants à l'école. J'avais proposé à Mrs. M. de venir dans sa classe pendant la semaine du 12 octobre, et elle m'avait invitée à passer la matinée du mardi pour l'aider à organiser une expérience scientifique. J'y suis donc allée ce matin.
La matinée a commencé comme d'habitude, ou presque. J'étais encore au secrétariat quand le Pledge of Allegiance a été récité. Tant mieux, ca m'a évité les regards des enfants qui se seraient demandé pourquoi la maman d'Annette n'avait pas mis sa main sur le coeur et récité comme tout le monde. Quand je suis arrivée en classe, Mrs. M. est venue me saluer et m'annoncer qu'un entraînement au Code Red allait débuter sous peu. Pas de sirène, mais une annonce par haut-parleur dans la salle de classe, et nous nous sommes tous retrouvés assis par terre, sans faire de bruit, pendant que Mrs. M. fermait la porte à clé et fermait les stores. (Code Red est un système d'alerte utilisé au cas où une personne armée ferait intrusion dans l'enceinte de l'école - Annette en a fait un, et parfois deux, par an depuis la crèche).
Une fois l'alerte levée, les enfants se sont affairés à leur morning work, des exercices d'écriture et de calcul qui les attendent le matin à leur place en arrivant. Ce qui m'a frappée, c'est que les enfants discutent avec leurs voisins en travaillant, ou pensent à voix haute, ce qui crée un bruit ambiant (et constant) assez fort. D'ailleurs, j'ai passé deux heures et demie dans la classe, et n'ai, à aucun moment, entendu une seule seconde de silence... Mais cela n'empêche pas les enfants de faire leur travail et de le faire bien.
Je me suis moi-même mise au boulot: découper des feuilles de papier alu, couper des grandes feuilles de papier Canson brunes en deux, des feuilles de papier blanches de taille normale en 4 et enlever l'emballage individuel de 19 savons.
L'expérience était la suivante: comme les enfants avaient parlé de la Santa Maria, la Nina et la Pinta, chacun allait fabriquer 3 bateaux, un en papier, un en aluminium et un fait en utilisant un savon, un petit piquet et un morceau de papier blanc pour la voile - sans aide aucune, je précise. Ils devaient au fur et à mesure remplir une feuille sur laquelle ils devaient dessiner leurs 3 bateaux et prédire si chacun des bateaux allait flotter ou couler.
Une fois leurs 3 bateaux prêts, Mrs. M. et moi avons rempli d'eau et apporté à chaque élève un récipient qui allait leur servir à tester leurs bateaux et vérifier leurs hypothèses. Pour finir, les enfants ont indiqué sur leur feuille si leur prédiction s'était avérée vraie ou fausse. Autant dire qu'ils ont adoré cette activité... et que Mrs. M était bien contente d'avoir une paire de bras supplémentaire pour la mener à bien et éponger après coup, même s'il n'y a pas eu d'inondation catastrophique...

5 commentaires:

marielle a dit…

Je suis toujours fascinée par cette façon ludique et pédagogique d'enseigner les choses. Et surtout que la maitresse n'exige pas le silence !

Dolce a dit…

C'est amusant comme experience et je suis sure que les enfants ont adore !

Lilychocolat a dit…

Mieux vaut etre entraine au code red, c'est sur, mais rien que d'y penser, ca me glace le sang... J'imagine que ca a du te faire bizarre... On vit dans une drole d'epoque!

Elo a dit…

je serai bien incapable de faire un bateau moi meme :D
ca devait etre sympa!

Flo a dit…

@Marielle: oui, c'est remarquable, les enfants travaillent bien, ils sont actifs, et participent. Ils n'ont jamais l'air de s'ennuyer. Ils ont bien ecoute quand la maitresse leur a lu un livre, et repondu a ses questions avec beaucoup d'enthousiasme. Puis ils sont passes au travail en groupe pour la lecture. Un groupe avec elle, un groupe dans le coin lecture ou ils choisissent chacun un livre et le lisent en silence, cette fois, et un groupe qui travaille sur des feuilles de papier avec des questions qu'ils doivent lire et auxquelles ils doivent repondre. Travail individuel, mais ils peuvent aussi se parler. Au bout d'un quart d'heure, les groupes tournent, puis tournent encore une fois un quart d'heure plus tard. Chaque groupe a son segment avec l'instit.
@Dolce: ils se sont beaucoup amuses et ont appris quelque chose par eux-memes. C'est genial. Plus marrant que de regarder la maitresse faire, hein?
@Lilychocolat: ca m'a surtout fait bizarre la 1ere fois, quand Annette avait 4 ans, a Chicago. Sa creche etait dans un lycee, et ils prenaient ces entrainements tres au serieux. Les responsables de la creche devaient barricader la porte d'entree avec un clic-clac, fermer tous les stores, toutes les lumieres, et emmener les enfants dans un petit debarras ou ils devaient sagement attendre dans le noir sans faire de bruit... Tu imagines ces petits bouts de choux! Les dames leur avaient explique que c'etait au cas ou un chasseur entrerait dans l'etablissement...
@Elo: c'etait tres interessant d'observer comment les enfants s'y prenaient. Les garcons avaient tendance a plier le papier comme pour faire un avion, les filles tendaient plutot a decouper et coller.