J’ai fait connaissance de ma nouvelle généraliste. Mercredi, j’ai reçu dans le courrier une carte postale annonçant que Dr. J. acceptait de nouveaux clients, euh, pardon: patients. Comme ça faisait un petit moment que je voulais appeler le cabinet dans lequel elle travaille (celui où j’avais justement déniché un docteur pour mon chéri en novembre dernier), ça tombait plus que bien. J’ai vite téléphoné pour prendre rendez-vous et “m’établir” - ce qu’il faut, ici, toujours faire AVANT de tomber de malade et AVANT d’avoir vraiment besoin d’une consultation.
J’avais trouvé une jeune femme sympa à deux pas de la maison, Dr. S., quand j’avais fait une conjonctivite l’année dernière, mais quelques semaines plus tard, j’avais reçu une lettre dans laquelle elle informait ses chers patients qu’elle quittait son cabinet et suivait son mari dans une autre ville. Tout était à refaire.
Bref, j’avais rendez-vous cet après-midi, à 14h15, et à 14h15 pétantes – je n’ai même pas eu le temps de choisir un magazine à feuilleter – l’infirmière a claironné “Ms. Z.!” Allez hop, sur la balance, tension, pouls, et “Dr. J. will be right in”. Okey-dokey. 30 secondes après – ça, c’est du service alors! – toc-toc, Dr. J. fait son entrée. Elle a l’air d’avoir à peine 25 ans, a une petite poignée de main toute molle, et parle tout doucement. On passe en revue la feuille de renseignements que j’ai préalablement remplie, on discute le coup, et tout à coup elle me sort, en français dans le texte, et en rougissant un peu: “Ah, vous êtes française”. Et là elle m’explique, toujours en français qu’elle a passé 6 mois au pair à Paris et à Nice. J’ai un moment l’impression de faire passer un examen oral à une de mes étudiantes, mais j’apprécie vraiment l’effort.
A la fin de la consultation, qui est repassée, entre temps, à la langue de Shakespeare, elle me demande “Alors, vous voulez faire le vaccin contre le tétanos?”. Euh, bof… Non, pas plus que ça… Mais bon, en même temps, comme je ne me souviens même plus de quand j’ai été vaccinée pour la dernière fois contre quoique ce soit, je me dis que ce ne serait peut-être pas du luxe. J’arrête de faire la mauviette et j’accepte. Elle me dit “A bientôt!” et j’attends l’infirmière.
10 secondes à peine, et celle-ci entre à son tour. “Vous le voulez dans le bras ou dans la fesse?” Euh, bof, n’importe. Elle m’explique que ça fait mal, parfois pendant 2 jours. Ah bon. Mal comment? Comme si quelqu’un vous avez mis un gros coup de poing. Ah oui, quand même… Bon, ben dans la fesse alors, parce que ce ne serait pas évident d’expliquer à Sir Thomas que maman s’est comme pris un gros coup de poing dans le bras et ne peut pas le porter jusqu’à lundi.
Un coup d’aiguille, je la sens bien (mais quand on a fait une amnio, aiguille prend un sens complètement différent) et après quelques secondes je me demande pourquoi l’infirmière est toujours en train de piquer… Je me retourne, et en fait, non, c’est déjà fini depuis un moment, mais oh boy, ça ne fait pas du bien. Ça va mieux maintenant, mais j'ai quand même la drôle d’impression d’avoir une troisième fesse à la base de la hanche droite. Enfin, tout ça pour dire que la prochaine fois que vous vous faites vacciner contre le tétanos, n’hésitez pas, choisissez la fesse!