
Je ne peux m'empêcher de me demander quelles mesures de «sécurité» le gouvernement de Bush aurait prises suite au cas des explosifs cachés dans le slip: port obligatoire du string pour tous les passagers? Nous avons bien pris l'habitude d'enlever nos chaussures, alors... En tout cas, je suis bien contente de ne pas avoir à prendre l’avion en ce moment. Pas tant pour les risques encourus que pour les réactions hystériques qui rendent tout voyage aérien encore plus pénible qu’ils ne le sont déjà. Me faire enlever mes tongs, me faire balancer la petite bouteille d’eau qu’Annette vient d’entamer pour en racheter une à $3.50 de l’autre côté, me faire ouvrir et goûter les petits pots de Sir Thomas, insister pour que le petit bonhomme passe le détecteur de métal tout seul et pas dans mes bras, et puis quoi encore?
Ce que je préfère la veille de Noël et le jour même, c'est le temps qu'on prend d'être ensemble. Tout ce qui n'est pas festif est remis à plus tard, on n'y pense même plus. Le 24, c'est la fête qui se prépare et l'anticipation des enfants, et le 25, c'est le plaisir de découvrir et de s'amuser toute la journée.
Je me souviens de ces deux jours particuliers quand j'étais petite et que mon frère et moi nous levions plusieurs fois dans la première partie de la nuit pour regarder par la fenêtre de la salle de jeu si le Père Noël était passé et avait déposé ses cadeaux au pied du sapin, en bas dans le salon. Nous n'osions pas descendre les escaliers de peur de faire craquer les marches de bois et de nous faire prendre en flagrant délit d'infraction une veille de Noël, mais en nous collant le nez sur la vitre et en regardant de biais, nous pouvions voir sans être vus – ni entendus. Au final, nous n'avons jamais rien vu, parce que le sommeil a toujours été plus fort que nos petits esprits surexcités... Je revis désormais à travers mes enfants ces deux jours chéris de mon enfance.
Jeudi, les préparatifs sont allés bon train: Annette et Sir Thomas ont chacun préparé trois sachets de magic reindeer food, un chacun et un pour notre petite voisine, Julia. A la nuit tombée, ils en ont allègrement parsemé le gazon devant la maison.
Avant d'aller se coucher, Sir Thomas a lu quelques livres au sapin, comme il le fait tous les soirs depuis que nous avons notre sapin INSIDE,
et Annette a préparé une assiette de cookies et un verre de lait pour le Père Noël.
Elle était la première levée le 25, mais a eu la patience d'attendre que son frère se réveille pour inspecter sa chaussette de Noël et ouvrir ses cadeaux.
Sir Thomas, qui ne s'attendait certes pas à toute cette activité matinale, s'est bien pris au jeu et en a même redemandé en se levant après sa sieste de l'après-midi. Revenu au pied du sapin, il a demandé: "Where did all the presents go...?"
Une poupée joueuse de foot et une "perceuse" sont les 2 cadeaux phares de cette année, mais les enfants ont joué avec chaque jouet reçu, et Annette a commencé à dévorer ses nouveaux livres. Ça fait deux jours que je les regarde et les écoute s'amuser et rigoler ensemble, et je ne m'en lasse pas. Ça, c'est mon cadeau à moi...
Journée pas comme les autres mardi: Annette a perdu sa 4ème dent en classe. Elle a donc pu passer voir Mr. G. à l'infirmerie pour prendre possession du petit coffre-fort offert à tous à chaque dent perdue à l'école. En rentrant à la maison, elle m'a fait un grand sourire fermé qui voulait tout dire. - "Non...!" - "Si!" Et hop, elle m'a montré ce joli sourire édenté typique d'une petite fille de 6 ans.
C'est mardi aussi qu'Annette a fini de lire son premier livre à chapitres: Junie B. Jones and her big fat mouth. Elle avait pu l'emprunter à la mediathèque de l'école mercredi dernier, après avoir lu la 1ère page à la documentaliste. Elle a lu un chapitre ou plus chaque soir, à voix haute, et elle a réussi à finir le livre à temps pour le rendre à la médiathèque hier. Elle était si contente et fière d'elle, et nous aussi, que j'ai écrit un petit mot à sa maîtresse pour l'en informer. Annette a donné le mot à Mrs. M. qui lui a aussitôt décerné un certificat de Super Reader. Ça lui a fait super plaisir!
Annette a emprunté un autre livre hier et a voulu commencer ses devoirs par son quart d'heure de lecture quotidienne en se jetant sur Junie B. Jones and that meanie Jim's birthday. Les livres de cette série sont très drôles, racontés à la première personne par Junie B., élève de CP, qui a une sacrée tchatche, c'est le moins qu'on puisse dire. L'action se passe principalement à l'école: dans la salle de classe, à la récré, dans le bus scolaire, et parfois à la maison. Un détail que je trouve intéressant, c'est que l'auteur repète de temps en temps des erreurs de langage que les enfants de cet âge font encore parfois: bestest, ou lieu de best, I runned, ou lieu de I ran, etc... En théorie, cela me gênait un peu, mais en écoutant Annette lire, je me suis rendu compte, qu'en fait, dans le processus de lecture, elle fait abstraction de ce qu'elle voit et utilise la forme qui convient sans hésiter une seconde.
Nous sommes ravis qu'elle prenne enfin plaisir à la lecture.