lundi 14 avril 2008

Deuxième "Parent-teacher conference"

Vendredi a eu lieu la deuxième réunion parents-professeurs à l'école d'Annette. Comme en novembre, les compliments ont fusé, tant au niveau des résultats scolaires proprement dits, qu'au niveau de la personnalité. Je recopie ici la conclusion du rapport écrit:
Annette has always been a lightning rod in our classroom! Her smile, laugh and enthusiasm are a large part of our classroom personality. Her smile lights up the room and her expressive personality is wonderful! We will miss her next year!”
Au-delà de mon petit moment de fierté maternelle, la réunion était aussi très intéressante pour l’enseignante que je suis et qui s’apprête à découvrir le système scolaire américain – pour le meilleur et pour le pire. Ms. Julia, la maîtresse d’Annette, nous a montré un document que l’école a utilisé cette année et qui sera utilisé plusieurs fois en kindergarten, dès les 3-4 premières semaines. Il s’agit d’une page pleine de lettres minuscules et majuscules que les enfants doivent identifier. En kindergarten, la règle sera de reconnaître chaque lettre en 3 secondes maximum, et lire toute la page sans s'arrêter. Et voilà, les tests standardisés et minutés que l’on retrouve jusqu’à l’entrée en graduate school commencent dès… la pré-maternelle. Ms. Julia nous a expliqué que cet exercice se faisait, il n’y a pas si longtemps encore, en first grade (équivalent du CP en France). Il doit maintenant commencer à se faire dès la preschool, c’est-à-dire 2 ans plus tôt, avant même l'entrée en kindergarten. Pédagogiquement parlant, je ne suis pas certaine que cela soit une bonne idée (jusqu’à où vont-ils aller? Thomas devra-t-il apprendre à identifier ses lettres et passer un test pour vérifier ses connaissances à l'âge de 3 ans???). Mais ce qui me titille surtout dans tout ça, c’est qu’il faut quand même garder à l’esprit que l’école gratuite et obligatoire ne commence ici qu’avec la classe de kindergarten, et que la preschool avant ça est facultative et surtout très chère. Résultat: un énorme avantage pour les enfants dont les parents ont eu les moyens de les scolariser (Annette lit déjà quasi parfaitement toute la page), et un désavantage certain pour les autres, qui vont seulement s'y mettre à 5 ans. Une grande inégalité, dès le début.

Pour en savoir plus sur les DIBELS (Dynamic Indicators of Basic Early Literacy Skills), cliquez ici. (Je n'ai évidemment pas pu m'empêcher de faire un peu de recherches sur le sujet dès que je suis rentrée de la réunion...)

4 commentaires:

Lucie Cali a dit…

Dans le Maryland ou je vivais avant, ils avaient des classes speciales,gratuites, pour les enfants de 4 ans defavorises, qui pouvaient ainsi commencer l ecole un an avant, 4h/jour).

Ma fille a ete a l ecole Montessori jusqu'a 5 ans, donc nous faisons partie nous aussi, des chanceux--j'en suis bien consciente et très grateful comme ils disent ici.

Cependant, il faut signaler que de toutes facons, les parents doivent mettre leur enfant dans une crèche ou une école avant 5 ans, s'ils travaillent tous les 2 (à moins d'avoir de la famille qui le garde). Apres ça, tout dépend de la qualite de la garderie....

Ta fille va aller en ecole publique?

Mary a dit…

Je suis plutot reticente a l'ensemble de ces tests standardises qui constituent l'essentiel des evaluations scolaires, ici. Le bachotage qu'ils impliquent ne favorise pas l'esprit critique! Toutefois, je dois reconnaitre qu'ils presentent l'enorme avantage, de supprimer toute subjectivite de l'evaluation!Et de fait d'etre souvent plus justes.

Anonyme a dit…

Bravo à la puce, déjà, et aux parents. Les sourires sont importants!!! Tu as dû être fier comme un bar-tabac.
Je viens de découvrir ça, qu'il n'y a pas de maternelle publique. Incroyable. La question ne s'était pas posée pour Minna, je ne sais pas pourquoi, sans doute car à San Diego, le système scolaire est très mauvais, on a tout de suite opté pour une école privée juive/Montessori. Il y a HeadStart, mais mon mari a travaillé pour eux (en stage) et me rapportait des faits qui me brisaient le coeur.
Je suis assez d'accord avec Mary sur le thème de la subjectivité. Mais encore, dernièrement, l'une de mes amies a fait passer un test pour sa fille, 3 ans, la petite était déjà complètement bilingue, mais quelques mots lui manquaient en anglais, elle a été refusée...
Que penser?
Commence avec Sir Thomas! En plus, les Américains sont tellement compétitifs! Grrr...

Flo a dit…

@Sandrine: en Floride, il y a le VPK (Voluntary Prekindergarten) qui aide a mettre un enfant en preschool a hauteur de $2500 de la part de l'etat pour l'annee precedant la rentree en kindergarten. Nous en beneficions cette annee. Ca ne compense pas enormement pour un programme de 5 jours, mais ca aide, c'est certain.
La creche a plein temps, pour les parents qui travaillent, c'est encore plus cher, surtout pour les bebes. Annette a commence a 4 mois et demi et, a l'epoque, ca nous coutait $1000 par mois (tarif normal a Chicago). Une des principales raisons pour lesquelles mes enfants on 4 ans d'ecart: parce qu'en travaillant a deux, nous n'aurions pas eu les moyens d'avoir les deux en creche / preschool simultanement.
Pour les familles defavorisees, il y a probablement des aides; pour ceux qui sont aises, le tarif n'a pas d'importance; mais pour ceux qui sont "au milieu", c'est une tres grosse depense mensuelle, surtout quand on a plus d'un enfant a faire garder.
@Mary: tu as bien resume le pour et le contre des tests standardises. Ce type de tests, par rapport a nos dissertations en 4 heures, pour lesquelles les enfants sont formes des la maternelle aux US pour les premiers, en France pour les secondes, sont un bon exemple de difference culturelle (difference de mentalite) entre les deux pays.
@Ariana: le rapport des Americains a l'ecole et aux etudes est tres interessant, et tres different des Francais: l'argent (beaucoup d'argent) pour payer les meilleures ecoles (=les plus prestigieuses)ou la suprematie des maths, des prepas, des grandes ecoles, et des relations... Je pense que la competition est de mise dans les deux cas. La selection aussi.