jeudi 13 novembre 2008

La balançoire

Nous n'en avions pas à la maison, mais il y en avait une chez mes grands-parents. Mon Pépé l'avait construite. Elle était toute simple. Mais elle marchait très bien, enfin, elle balançait très bien. Je me souviens d'avoir été trop petite, au début: je devais agripper fermement les deux côtés et me soulever de toutes mes forces pour m'asseoir sur la petite planche de bois jaune. Il y avait toujours un peu d'appréhension quand on allait un peu haut et qu'un des pieds commençaient à se soulever. Et puis, un peu plus d'appréhension quand 2 des pieds commençaient à se soulever. Un désir d'aller toujours plus haut se mêlait à une légère crainte, mais un vrai défi aussi, de voir si la balançoire basculerait tout-à-fait, et nous avec...
Pendant l'été 1976, la balançoire de Givet s'est trouvée une seconde vocation: les deux arceaux auxquels elle était accrochée se sont tranformés en barres, ni asymétriques, ni parallèles, mais barres de gymnastique tout de même, sur lesquelles mon frère et moi essayions de copier des mouvements à la Nadia Comaneci. Je me demande maintenant si Mémé nous regardait de la fenêtre de la cuisine, inquiète que nous nous cassions la figure en beauté, mais nous laissant nous amuser malgré tout, en croisant les doigts...
Avoir sa propre balançoire, c'est toute une histoire. Je me souviens du jour où le portique commandé pour ma petite soeur est arrivé à la maison. Il pleuvait des cordes, mais elle ne pouvait absolument pas attendre une minute, alors nous sommes tous sortis dans le jardin, et le portique a été monté illico presto, sous la pluie battante.
Maintenant, c'est Annette et Sir Thomas qui emmagasinent leurs souvenirs de balançoire. Une balançoire, que dis-je, un énorme portique avec toboggan et filet de pirate, construit à la main par leur papa et leur Tonton Baptiste, qui ont mesuré, découpé, et assemblé des poutres de bois, en plein soleil, pendant notre 1er été ici. Un travail de titan, un travail de fourmi, mais qui vaut son pesant d'or pour nos petits: l’un qui, pour l'instant, aime se balancer tranquillement, et l'autre, qui a déjà trouvé bien d'autres possibilités... Je regarde par la fenêtre, et je croise les doigts...

11 commentaires:

Elo a dit…

c'est émouvant.
Je me souviens aussi de ma balançoire jaune et verte, mes couettes et mes genoux abîmés.

Anonyme a dit…

nous aussi, en Bretagne, nous avions un portique immense, montés par les papas et oncles, nous y passions des heures, nous faisions le cochon pendu sur le trapèze...
Ici, un portique aussi, avec une "tree house"... Inutile de te dire le succés de cette cachette...

Mary a dit…

J'ai tellement reve d'en avoir une moi aussi! Notre enfance semble tellement proche parfois.
Sinon felicitations aux bricoleurs, elle est magnifique cette balancoire!

Anonyme a dit…

Mention speciale aux papa et oncle bricoleurs !! pas de place dans notre jardin pour une balancoire a l'americaine, mais un gros erable au milieu, et il y a 2 jours j'ai achete une balancoire pour Elliott ... depuis il pleut !

PAPI ET MAMI a dit…

Encore beaucoup d 'émotion et de magnifiques souvenirs en lisant cette petite chronique " La Balançoire". Oui,cela nous rappelle encore un peu plus ceux qui ont été des merveilleux parents et grand-parents, mais aussi un temps plus proche,celui où nous parents,grande soeur et grand frère,avons voulu faire plaisir à la petite dernière(bichette)en montant la fameuse balançoire," trempés comme des soupes"

Anonyme a dit…

J'adore cette histoire, sauf que moi quand je suis arrivée, la balançoire chez Pépé était devenue rouge foncé...
Signé la petite soeur de l'histoire.

Anonyme a dit…

Inimaginable pour moi petit français n'ayant que peu voyagé :

un chauffeur routier débarque avec son énorme camion et son look de bucheron canadien, vous décharge, à l'aide de son Fenwick, un bon stère de bois en morceau d'une longueur à faire une charpente.

Maintenant, à vous de jouer : il faut en faire une balançoire pour une petite fille qui trépigne d'impatience à l'idée d'aller jouer dessus.
Après des dizaines de découpes (en inch et en foot!!!), des centaines de vis et quelques heures de travail à température floridienne du mois d'aout, les résultats sont plutôt sympathiques.

De bons moments passer avec mon (futur) beau-frère et le plaisir de voir Annette contente ! (et de voir petit tom tom se balancer un an plus tard)

Signé : le tonton, mais aussi le (futur) mari de la petite sœur


PS : Mais pourquoi avez-vous monté la balançoire de la Bichette sous la pluie? Ça lui a donné de mauvaises habitudes ….

Yibus a dit…

belle histoire bien racontée qui fait remonter des jolis souvenirs de balançoire familiale.

Anonyme a dit…

Chanchan,

Moi, je n'en ai une que pendant 2 ans (j'avais 6 ans), quand nous habitions à l'école des arts appliqués rue de la citadelle( aujourd'hui elle n'existe plus, ni notre maison d'ailleurs!...), suspendue à une branche d'arbre.... Après nous étions en appartement....
Je me souviens comme c'était grisant de se balancer de plus en plus haut....Quand j'ai vu Annette s'élancer hardiment , j'ai pensé que celà a dû donner quelques émotions aux parents....qui ont certainement croiser les doigts aussi....comme le petit "noeud à l'estomac" que j'ai ressenti quand j'ai vu la hauteur qu'elle atteignait malgré son jeune âge.

Flo a dit…

@Elo: plein de souvenirs, et toujours un peu d'emotion quand ces moments de l'enfance resurgissent.
@Ariana: le cochon pendu, Annette y est presque... une "tree house", genial pour les petits!
@Mary: merci pour le compliment; ils ont bosse dur tous les deux. Tu peux d'autant plus apprecier que tu connais bien le mois d'aout en Floride!
@Severine: j'espere qu'il a arrete de pleuvoir et qu'Elliott a pu faire un petit tour de balancoire. Quitte a avoir un gros arbre au milieu du jardin, un erable, c'est tres joli.
@Papi et Mami: oui, de tres beaux souvenirs, emouvants et amusants en meme temps.
@Bichette: mignon, hein? Rouge, la balancoire? Je me souviens, qu'a un moment, dans le jardin du Fort des Vignes, elle etait mi-rouge, mi-jaune.
@Baptiste: c'etait vraiment impressionnant, cette livraison, meme pour nous! Mais la pression de ne pas se tromper dans les mesures et la decoupe devait etre enorme pour toi! C'etait au millimetre, et il n'etait pas question de se planter, meme une fois, parce qu'il n'y avait pas de marge. C'est la qu'on apprecie les tontons hyper meticuleux, qui verifient et reverifient tout 10 fois! (Les "mauvaises habitudes" de la bichette, c'est ce qui fait son charme, non?)
@Yibus: beaucoup de plaisir a me rememorer ces moments, les ecrire, et les partager, quand ils remontent a la surface.
@Chanchan: merci d'avoir partage tes souvenirs de balancoire!
Hardie, voila un adjectif auquel je n'avais jamais pense pour decrire Annette: ca lui va si bien!

Burd's family a dit…

Quelle belle histoire !
Quand nous sommes arrivés en Pennsylvanie, les "playgrounds" pointaient leur nez un peu partout et les enfants rêvaient d'en avoir un "comme en France". Mais ça ce n'était pas possible, nous ne trouvions pas de la même taille, ils étaient tous beaucoup plus imposants. Le courage et les outils nous ont manqué pour en construire un mais il a quand même fallu assembler un très grand nombre de pièces et nous y avons passé un week-end entier plus quelques soirées d'été. Il a même fallu faire deux voyages du magasin à chez nous pour rapporter le tout, c'est dire !
En tout cas, les enfants l'adorent et nous sommes souvent invités à y prendre l'apéritif, la tête baissée :-)))