mardi 27 novembre 2007

Sagesse

Cet été, j'ai lu le livre de Pascal Quignard Tous les matins du monde. Outre l'histoire de Marin Marais et des Sainte-Colombe, j'ai retenu une citation que je trouve très belle: "Tous les matins du monde sont sans retour." Si cette phrase fait penser au passage inéluctable du temps, elle invite aussi, je trouve, à apprécier et profiter de chaque jour, dès le réveil. En entendant le narrateur la prononcer dans l'adaptation cinématographique que nous avons regardée ce weekend, j'ai repensé aux autres petites phrases quasi proverbiales qui me servent de mot d'ordre: "Il y a toujours une solution" (optimiste) et "Things happen for a reason" (optimiste ou fataliste, c’est selon). Ces deux-là sont apparues avec l'expérience de la vie, les réussites et les échecs, les joies et les peines. Mais un autre mot d'ordre qui m'influence depuis que je suis toute petite, je le tiens de mon Pépé. Nous étions, Pépé, Mémé, Fabrice et moi dans la R16 blanche, dans la forêt des Ardennes, entre Givet et Metz, dans la montée et les virages (ça me tourne rien que d'y repenser...). Je ne sais pas quel âge j'avais, mais certainement pas plus de 10 ans. On discutait et j'ai dit quelque chose du style: "Moi, je n'aime pas la Bourse*, ça m'énerve." A quoi Pépé a répondu: "Mais il faut s'intéresser à tout." Sur le coup, j'avoue que j'avais été un peu vexée, mais je sais maintenant que cette remarque a été déterminante. Pourquoi ce moment m'a-t-il marquée, pourquoi est-ce que je m’en souviens si vivement? Je ne sais pas. Toujours est-il que cette petite phrase m’est restée et continue d’être mon mot d'ordre, un modus vivendi que j'ai bien l'intention de transmettre à mes petits chéris.

*Pour les petits jeunots et ceux qui l'auraient oublié, je précise que quand j'étais petite, le journal de 13 heures se terminait toujours par l'intervention d'un journaliste (je me souviens même de leurs noms: François Donati et René Tendron, c’est pour dire!!!) qui se trouvait au Palais Brongniart pour donner des nouvelles de la Bourse. Et je trouvais ça TRÈS ennuyeux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Que d'émotions avec quelques larmes aux yeux en lisant cette merveilleuse chronique. Que de beaux souvenirs pour nous tous en évoquant pépé et mémé avec leurs chers petits enfants. Merci ma petite fifille chérie